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BLOG RENPING

Animalité et Wushu

7/10/2021

 
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L'histoire

L'anthropologue Nastassja Martin étudie depuis plusieurs années des communautés animistes arctiques.

Elle a vécu longtemps avec des villageois en Alaska, puis à Tvaïan, dans la Péninsule du Kamtchatka, avec une communauté constituée de familles, jadis citadines, ayant décidé de vivre, comme leurs ancêtres, chasseurs pêcheurs cueilleurs, dans la forêt, à plus de 800 kilomètres de toute zone urbaine.

Ils en ont décidé ainsi peu après la fin de l'Empire soviétique. "Nastia, un jour la lumière s'est éteinte (CQFD les lumières artificielles de la ville) et les esprits sont revenus", explique Daria, la matriarche du groupe. Nastassja Martin raconte à ses hôtes sibériens les rêves, incompréhensibles pour elle, qu'elle fait depuis qu'elle vit avec eux dans la forêt.
Des rêves d'ours surtout. Pour eux, c'est évident, ces ours bien réels la visitent, ils pensent à elle, ils veulent la rencontrer.

Quelques jours avant un voyage de retour vers la France, elle part avec deux camarades en exploration dans une zone très inhospitalière, de glaciers et de volcans. Imaginez ça : de la glace noire ! Alors qu'elle devance ses deux amis depuis un moment, dans une zone isolée, ils se rencontrent, elle et l'ours. Je vois le fauve qui se met en travers de mon chemin ; il me voit lui barrer la route. Tout est dans ce regard échangé, qui préfigure ce qui va arriver. L'ours attaque, Visage contre visage, petite mâchoire dans grande mâchoire, les dents de l'ours emportent un bout d'os et quelques dents humaines.

Avant LA RENCONTRE, Nastia était déjà surnommée, "matukha", ourse, par ses amis de Tvaïan. Après, elle devient "mietka", une personne marquée par l'ours, une femme ourse. L'anthropologue, la scientifique rigoureuse, constate à quel point elle a été absorbée-dévorée par son sujet d'étude, l'animisme. Elle devient elle-même quasiment son propre objet d'étude. Elle voulait décrire, analyser. Elle s'est métamorphosée. Dehors et Dedans sont devenus indistincts. Elle est obligée, désormais, de croire aux fauves.

En préambule, cette phrase nous accueille : A tous les êtres de la métamorphose, ici et là-bas. En exergue, cette citation : Car je fus, pendant un temps, garçon et fille, arbre et oiseau, et poisson perdu dans la mer. (Empédocle, De la nature). Métamorphose. Transformation. Ces notions, avec mouvement, changement, sont omniprésents et m'ont donné l'idée d'évoquer ce livre, ici, dans un blog consacré au Wushu. Je précise que je l'ai aimé intensément, au point de le lire trois fois. "Croire aux fauves" a bénéficié d'une excellente réception critique, vous trouverez d'abondantes références, études, interviews un peu partout sur le web et dans la presse, pour plus de détails.

Une phrase de Catherine Despeux, notée lors d'un stage sur taoïsme et méditation, m'accompagne souvent, et fait écho à la lecture de "Croire aux fauves" : La seule chose qui ne change pas, c'est que tout change tout le temps. Comme dans la pratique du wushu. Mouvements ronds perpétuels pour enrouler  et dérouler l'énergie. Mouvements spirales et ondulations harmonieuses. Le vide accueille le plein qui en se déplaçant recrée le vide. Sans fin. 

Dans "Croire aux fauves", Nastassja Martin s'ouvre à l'altérité, l'altérité d'un autre peuple, à sa perception du monde. Elle fait siennes ces nouvelles données, qui ne chassent pas la richesse de ses expériences précédentes et de son savoir. Elle accueille, elle cueille. Le traumatisme de l'attaque de l'ours va lui aussi se transformer en accueil d'un alter physique et animal, qui s'est emparé, qui plus est, d'une petite partie de son anatomie (un petit bout de mâchoire et quelques dents), et est reparti marqué par une blessure infligée par le piolet de son alter humaine. Il n'a pas voulu te tuer, il a voulu te marquer. Maintenant tu es mietka, celle qui vit entre les mondes [...] Toi tu es le cadeau que les ours nous ont fait en te laissant la vie sauve, lui dit la magnifique Daria.

Animisme Wushu

L'un des attraits des arts du Wushu, ce qui m'a attiré fortement quand j'ai commencé à pratiquer, c'est le mimétisme, l'imitation de la nature. Je sépare la crinière du cheval, je repousse le singe, je suis un rhinocéros qui contemple la Lune, je suis un canard au fil de l'eau, je suis une dragonne qui joue avec ses doigts, je suis un serpent qui serpente, je suis un tigre qui saisit sa proie, je suis un aigle pêcheur, je suis une grue sur le point de s'envoler, je suis un pêcheur agile, je bouge mes mains comme des nuages. 

Les sources shamaniques, animistes du taoïsme, ont-elles influencé le choix de ces figures si typiques des arts corporels chinois ? Et nous jouons à nous transformer. Mon mouvement préféré, dans l'enchaînement de Qigong dit "Les cinq animaux", Wu Qin Xi, c'est le troisième, celui de l'ours. Mouvement tout en ronds voluptueux de l'ours immobile autour de son estomac, puis marche majestueuse et pesante aux roulements de bras comme des manivelles, taille souple, vigueur et lenteur mêlées, son pas lourd fait trembler le sol. 
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Les peuples avec lesquels a vécu Nastassja Martin pendant des années rêvent abondamment d'animaux, pensent que les animaux les visitent pendant leur sommeil, et réciproquement. Ils se demandent de quoi rêvent les rennes, les volcans, les mélèzes, le feu, les zibelines. Pour eux la nature est peuplée d'esprits. Des milliards d'yeux nous observent, nous sommes épiés observés écoutés par les animaux, les montagnes, les arbres, les fleuves, les plantes, les roches, les étoiles. Prenons garde à ne pas les contrarier ! Ils gardent tout en mémoire, tout, même nos pensées.
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Dans la pratique du wushu, mon corps-esprit par les mouvements créés est perméable à ce qui l'entoure : les autres humains, l'air, le ciel, la terre, le soleil. Pour les animistes des forêts de Tvaïan, pas d’introspection, absente la notion « se connaître soi-même », l'individu n'existe pas. On entre en communication consciente, on échange avec les animaux la montagne, la rivière, les chiens, les loups, les rennes du troupeau, les insectes, les ancêtres, le feu du campement. Je me souviens d'avoir tenu la posture de l'arbre avec des compagnons adeptes du Wushu, sous les arbres majestueux d'une magnifique propriété de Dordogne, lors d'un stage de l'Été 2018.
Un moment inoubliable. 50 minutes ? Nous pensions plutôt que cela avait duré 10 minutes tellement c'était fort, connectés comme nous l'étions aux arbres magnifiques et généreux.
Tout est en perpétuelle transformation, on l'a dit. L'adepte du Wushu l'expérimente sans-cesse. Yin engendre Yang qui recrée Yin. Cette pratique nourrit notre vie et nous transforme, au-delà de tout ce que nous aurions pu imaginer. Nastassja la mi-ourse mi-humaine transformée par plusieurs années dans les forêts et la rencontre féroce avec l'ours, a pratiqué au quotidien l'ouverture du coeur du corps et de l'esprit, aux autres humains, à leur perception du monde, a participé à leurs activités de chaque jour. Son livre, s'il vous touche, vous transforme aussi. En voici quelques extraits.

Dans le texte

"Je vois le fauve qui se met en travers de mon chemin ; il me voit lui barrer la route. Tout est dans ce regard échangé, qui préfigure ce qui va arriver. Vu comme ça, c’est presque évident. Je souris pour moi-même. Je peux bien nous accorder ça, je me dis. Le fauve mord la mâchoire pour rendre la parole. Sur cette dernière pensée le sommeil m’emporte."
"Si l’ours est un reflet de moi-même, quelle expression symbolique de cette figure suis-je en train d’explorer le plus assidûment ? S’il n’y avait pas eu son regard jaune dans mon regard bleu, peut-être aurais-je pu me satisfaire de ces correspondances. Quoique je préférerais employer le terme résonance. Mais il y a eu nos corps entremêlés, il y a eu cet incompréhensible nous, ce nous dont je sens confusément qu’il vient de loin, d’un avant situé bien en deçà de nos existences limitées. Je retourne ces questions dans ma tête. Pourquoi nous sommes-nous choisis ?"
"Elle lui rappelle Artémis et la forêt sans laquelle elle se désagrégerait. Elle évoque Perséphone, qui descend dans l’obscur pour mieux remonter vers la lumière. Elle lui parle du mouvement et de la dualité. De la métamorphose. Du masque. De la refiguration après la défiguration. Du printemps après l’hiver. [...] elle dit que j’incarne désormais la déesse des bois."

"J’essaie de trouver en moi un silence aussi profond que celui des grands arbres dehors qui se tiennent immobiles et verticaux dans le froid. J'ai fait demi-tour, volte-face. Je suis revenue sur mes pas comme les zibelines dans la neige lorsqu’elles dupent leur poursuivant. Je ne sais pas où je vais, peut-être nulle part, je suis dans une tanière et ça me suffit. Je prends la mesure de l’immensité autour et des minuscules gestes du quotidien à l’intérieur, expression d’une patience infinie, propre aux humains qui se tiennent au chaud en attendant l’explosion du printemps."
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"Elle chuchote : Parfois certains animaux font des cadeaux aux humains. Lorsqu’ils se sont bien comportés, lorsqu’ils ont bien écouté tout au long de leur vie, lorsqu’ils n’ont pas nourri trop de mauvaises pensées. Elle baisse les yeux, soupire doucement, relève la tête, sourit encore : Toi, tu es le cadeau que les ours nous ont fait en te laissant la vie sauve."
"Everything is being recorded all the time, répétait-il. Les arbres, les animaux, les rivières, chaque partie de monde retient tout ce que l’on fait et tout ce que l’on dit, et même, parfois, ce que l’on rêve et ce que l’on pense. C’est pour ça qu’il faut faire très attention aux pensées que nous formulons, puisque le monde n’oublie rien, et que chacun des éléments qui le composent voit, entend, sait. Ce qui s’est passé, ce qui advient, ce qui se prépare. Il existe un qui-vive des êtres extérieurs aux hommes, toujours prêts à déborder leurs attentes. Aussi chaque forme-pensée que nous déposons hors de nous-mêmes vient se mêler et s’ajouter aux anciennes histoires qui informent l’environnement, ainsi qu’aux dispositions de ceux qui le peuplent."
"Les ours sont les plus intelligents de tous les animaux, il me dit. Ils sont comme les humains, aussi puissants. Tu savais ? Je savais. Et est-ce que tu sais pourquoi il t’a mordu au visage, il demande. Non, je ne sais pas. Il pointe du doigt mes yeux. À cause d’eux, il me dit. Il rit. Vassia rit tout le temps, du haut de ses soixante-dix ans, même quand il est très sérieux. Il reprend en fronçant les sourcils. Les ours ne supportent pas de regarder dans les yeux des humains, parce qu’ils y voient le reflet de leur propre âme. Tu comprends ? Pas trop, non, je réponds. C’est simple pourtant, Nastia. Un ours qui croise le regard d’un homme cherchera toujours à effacer ce qu’il y voit. C’est pour ça qu’il attaque inévitablement, s’il voit tes yeux. Tu l’as regardé dans les yeux n’est-ce pas ? Oui. Ah ! s’exclame-t-il, je le savais !"
"Nous ici, on vit avec toutes les âmes, celles qui errent, celles qui voyagent, les vivants et les morts, les miedka et les autres. Tout le monde."

"Vivre en forêt c'est un peu ça : être un vivant parmi tant d'autres, osciller avec eux."

Continuer le voyage

... avec le premier livre de Nastassja Martin, Les âmes sauvages : le récit de ses années en Alaska. Elle a participé à beaucoup d'émissions, de radio notamment. Je retiens ces deux podcasts.

L'Atelier fiction : croire aux fauves


Des forêts qui brûlent : faire face à la catastrophe qui vient

Je recommande avec enthousiasme ce podcast de l'ethnologue, ami de Nastassja Martin, Charles Stépanoff. Passionnant, vivifiant ! Son livre Voyager dans l'invisible est une merveille.

Charles Stépanoff. Le chamanisme, une expérience de l'invisible


Catherine Bretéché

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    Auteur

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    Ce blog est né du désir de Renping de partager les différentes    expériences d’apprentissages   des élèves de l’école Wushu Brest. 

    Elle apportera son analyse des mouvements de Wushu,accompagnée de citations, en collaboration littéraire avec Catherine Bretéché, afin d’alimenter le sens de nos pratiques….  
    > Lire la suite

    Bibliothécaire

    Catherine Bretéché
    La lecture peut-elle être un bon vecteur de Qi ? Une musique peut-elle me transformer en grue en aigle en papillon ? Un film m'ouvrir à "La Voie" ?....

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